Conférence du cardinal Paul Poupard, pour l'inauguration de la chaire "enjeux de société et prospective"

Publié le par fondation-cardinalpoupard.over-blog.com

 

L'université catholique au défi des cultures à l'aube du IIIème millénaire

"A l'aube du IIIè millénaire, dans une société moderne désenchantée que, faute de mieux, nous qualifierons de concept polyvalent, la post-modernité, après l'effondrement du mythe de Prométhée triomphant dans les idéologies du progrès du siècle dernier, dans la double postérité antagoniste de Hegel, du marxisme au libéralisme, c'est le mythe de Narcisse qui revient d'actualité. Car la post-modernité, me semble-t-il, est la prise de conscience de l'échec des sciences humaines à rendre compte de cette réalité incontournable, qui résiste à toute analyse réductrice : pourquoi l'homme dit-il : "Je?" Et, puisqu'il le dit, quel sens lui attache-t-il ? Par delà toutes les interprétations, un noyau résiste, qui demeure inexpliqué : l'homme partage avec Dieu de ne pas avoir de définition. C'est dire que l'âge de la post-modernité ouvre un espace nouveau à la recherche anthropologique, délestée de l'illusion de la vision positiviste de l'homme unidimensionnel de Marcuse.

Dans ce contexte, l'expansion de l'université dans la société contemporaine est sans nul doute l'un des évènements caractéristiques de notre temps. Il s'accompagne d'une difficulté majeure à assurer aux étudiants la préparation qu'ils viennent rechercher, à une profession, et à assumer en même temps sa vocation originelle de transmission d'un héritage, dans un dynamique de projection vers le futur, capacble de réinterprétation créatrice. C'est là sans nul doute le défi fondamental : en notre monde en devenir, ce sont des questions neuves que l'université doit aborder, pour aider les étudiants à se forger un avenir tout neuf. Il ne leur suffit plus d'apprendre à apprendre, en notre temps de mutation. Car, une mutation, c'est plus qu'un changement, c'est une véritable transformation ... Pour le dire avec l'anthropologue Margaret Mead, "nous sommes passés d'une culture post-figurative, où le modèle social qui prévaut est le comportement des contemporains, à une culture pré-figurative qui est marquée par le sentiment que rien dans le passé n'a de sens et ne peut préparer l'avenir" (Le fossé des générations, 1971).

 

Pour lire la suite de la conférence : http://www.cathocite.fr/img/texte-conf-poupard-dec12.pdf

 

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